par Tanguy Cathelain
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06 janv., 2021
La crise de la Covid-19 souligne l’importance des capacités de résilience. Le sport est un terrain propice à l’apprentissage et au développement de la résilience. C’est aussi une source d’inspiration pour toute la société. Il existe mille et une raisons de ne pas pouvoir atteindre ses objectifs, malgré toute la préparation exhaustive et minutieuse que l’on peut faire faire en amont d’une épreuve sportive. La pratique du sport apprend à ne pas renoncer, à accepter et à surmonter l’échec ou la difficulté, puis à se réinventer pour être plus fort et pour réussir là où l’on a échoué. Tous les grands champions traversent des épreuves et réussissent à renouer avec la victoire après des échecs et des moments de doute. Ils forgent leur résilience en s’appuyant sur 4 qualités essentielles. LA DÉTERMINATION Le grand champion est animé d’une motivation extrême et d’une grande détermination. Il veut être le meilleur, ou pratiquer au plus haut niveau un sport auquel il s’identifie complètement, ou se constituer un palmarès exceptionnel … C’est sa raison d’être. Elle se traduit par la passion que le champion porte à son sport, par son acceptation de tous les sacrifices que cela représente pour viser l’excellence, et par une capacité à se remettre en cause dès que nécessaire. « J'arrêterai de courir quand je n'aimerai plus ça » dit Niki Lauda peu après son terrible accident en 1977 où il a frôlé la mort. « Quand vous faites quelque chose de mieux dans la vie, vous ne voulez pas vraiment y renoncer . » Roger Federer « Je n'abandonne jamais. Je me bats jusqu'au bout. Vous ne pouvez pas sortir et dire : «Je veux de l’instinct de survie.» Ce n'est pas à vendre. C’est en vous. », Serena Williams. LA LUCIDITÉ Être sportif, c’est entraîner sa lucidité. Elle concerne sa propre condition physique et sa maîtrise de l’effort, l’environnement dans lequel on évolue et notamment les dangers ou menaces qu’il comporte, la stratégie et les mouvements de ses adversaires. Pour développer la lucidité, il faut simplement (mais ce n’est pas si simple) faire la part des choses entre ce que l’on maîtrise et ce que l’on ne maîtrise pas : Ce que l’on ne maîtrise pas , c’est ce qui se passe en dehors de notre conscience : la météo, les aléas sur le parcours, nos adversaires avec leurs stratégies et leur état de forme, nos outils techniques … Ce que l’on maîtrise , ce sont nos perceptions (éveil aigu des sens sur notre environnement) et nos sensations (par exemple, comment va notre corps à l’instant décisif, grâce ou malgré les préparations en amont), nos sentiments (déprime ou enthousiasme), notre volonté et notre détermination. Les grands champions excellent dans cet exercice de la maîtrise. C’est ce qui leur permet d’exploiter au mieux leur environnement et de faire la différence avec leurs concurrents. « J'essaie de me pousser à ne pas me fâcher et à rester positif, et c'est ce à quoi je dois ma plus grande amélioration au cours de toutes ces années. Sous pression, je vois les choses très clairement. » Roger Federer LA SOUPLESSE La souplesse s’appuie sur la lucidité : il faut être conscient de son environnement et de soi-même pour pouvoir décider de ce qui est le mieux, nonobstant les objectifs fixés préalablement. La souplesse consiste à savoir prendre du recul, à relativiser les choses et à adapter ses objectifs aux circonstances. Ainsi en est-il du grand champion cycliste qui part pour viser le classement général d’un grand tour. Si les circonstances de course lui sont défavorables (chute, méforme physique …), il reporte ses ambitions sur des victoires d’étape, sur un classement annexe ou sur une autre course en terminant le tour comme si c’était une séance d’entraînement. « Je pense simplement qu'il est important de prendre parfois du recul et de voir les bonnes choses que vous avez faites, de vous donner du temps, peut-être de mettre la barre un peu plus bas. Premièrement, essayons peut-être de chercher des quarts ou des demi-finales, et pas seulement de penser tout de suite, en venant à l'Open d'Australie, à l'Open des États-Unis, « Je dois gagner cette chose; »…. Roger Federer DES QUALITÉS HUMAINES EXCEPTIONNELLES Tout grand champion, même du sport apriori le plus individuel, travaille en équipe. Quand le champion gagne, c’est tout une équipe qui réussit. Le champion le sait et il a toutes les qualités d’un leader d’équipe. C’est pour cela qu’au-delà de la fierté d’être le meilleur et de battre des records, le champion est un homme ou une femme humbles, qui aime les autres, qui les écoute, qui sait les fédérer et qui est respecté même par ses adversaires. « C'est une bonne personne, un joueur fantastique et un grand homme sur le terrain .» Roger Federer vu par Rafael Nadal.